Le défrisage fait aujourd'hui l'objet d'un véritable engouement, sur la Toile comme dans les salons huppés. Simple désir d’une chevelure plus facile à coiffer, brillante, douce et ravivée ? Pas seulement, car certaines adeptes parlent de véritable renaissance. Pour la psychothérapeute Catherine Aimelet-Périssol, toucher à ses racines capillaires peut revenir à soigner ses racines généalogiques. Un changement cosmétique qui n’a donc rien d’anodin, d’autant que passer de la boucle indisciplinée au raide bien rangé, chercher à dompter une chevelure insoumise, parle aussi de sexualité à maîtriser, d’une certaine féminité à cadrer, d’un contrôle de soi à récupérer… Le lisse, une histoire de cheveux pas si sage que ça ?
« Les filles aux cheveux raides fantasment souvent sur les boucles. Pourtant, être frisée veut surtout dire crises de larmes depuis la petite enfance à chaque coup de brosse et temps perdu à tenter de discipliner ce qui ne peut l’être, avoue Kenza, magnifique jeune femme aux cheveux longs et parfaitement lisses. Aujourd’hui, je gagne au bas mot plus d’une heure par jour et me réveille avec la satisfaction d’être coiffée. » Pour Jean-François Lazartigue, l’un des pionniers du défrisage en France, l’objectif n’est pas d’obtenir des cheveux comme des baguettes, mais d’« en faire au contraire tout ce que l’on souhaite : boucler, tresser, laisser long, la palette est infinie ». Si ses clientes mettent en avant l’aspect pratique au quotidien d’une chevelure défrisée, le coiffeur créateur va au-delà, constatant, après le soin, des bénéfices souvent « magiques ». « Certaines femmes parlent de renaissance », développe-t-il, se rappelant notamment d’une jeune fille qui « détestait tellement ses cheveux qu’elle avait fini par ne plus les entretenir ni même les laver. Cela lui donnait une allure négligée et pesait sur son être, dans tous les sens du terme.
0 comments:
Post a Comment