Acheter de la viande de qualité relève aujourd’hui du casse-tête. Faut-il préférer celle du boucher? Quel label choisir? Le point avec nos experts.
La viande « 1re catégorie », c’est forcément la meilleure?
Non! Les différentes catégories de viande sont liées à l’emplacement des morceaux. Les plus maigres (moins de 5 % de matières grasses), qui correspondent au quartier arrière de l’animal, sont qualifiés de 1re ­catégorie. Ces morceaux se cuisent à la poêle ou au gril. La 3e catégorie désigne les viandes plus grasses (plus de 15 % de matière grasse) ou tendineuses, issues du quartier avant. La 2e catégorie se situe entre les deux. Moins chères, plus tendres, les viandes des 2e et 3e catégories nécessitent une cuisson plus longue. 
Mais il ne faut pas confondre qualité et type de catégorie. Une viande de 2e catégorie de bonne qualité donnera un excellent plat mijoté, alors qu’un steak de 1re catégorie pourra être sans saveur si la viande est de qualité médiocre. Et serait bien trop dur dans un plat mijoté.
Qu’achète-t-on sous le nom de « bœuf »?
On peut se trouver face à plusieurs types de bovins: génisses, jeunes bovins, bœufs, taureaux ou vaches « réformées ». Ces dernières sont d’ex-vaches laitières ou dédiées à la reproduction, plus âgées, engraissées quelques semaines avant abattage. Elles sont évidemment bien moins chères que les bovins élevés pour leur viande. « Elles représentent environ 40 % de la consommation de “bœuf” en France, expliquent Philippe Pouillart et Jean-Paul Bonhoure. Sur le plan de la composition nutritionnelle, il n’y a pas de différence avec des races à viande. » Côté goût et tendreté, les avis divergent. « Une vache plus âgée a moins de collagène, responsable du côté coriace, précisent nos spécialistes. Et son engraissement lui permet de retrouver le taux de graisse d’une race à viande. » Pour d’autres, rien à voir avec un bœuf d’Aubrac ou de Salers…
Poulet en barquette, que regarder sur l’étiquette?
« Pour un poulet entier, la “classe A” ne veut rien dire: elle indique simplement que l’aspect de la carcasse répond aux exigences visuelles », expliquent nos experts. Cherchez les autres mentions. « Standard » et « certifié »? Vous avez affaire à des volailles élevées de façon intensive (de 18 à 25 au m2!), nourries avec divers mélanges de végétaux et de compléments vitaminiques. Sur le plan des traitements vétérinaires, plus l’élevage est intensif, plus les traitements préventifs antibiotiques sont fréquents. « Label Rouge »  suivi d’« élevé en plein air » ou « en liberté »? Bio? Le poulet a été élevé au sol, dans des bâtiments et à l’extérieur, et nourri en majorité avec des céréales (à 95 % bio pour ce dernier label). Les volailles bio, Label Rouge ou Bleu-Blanc-Cœur affichent une teneur en lipides plus faible (- 10 %) et de meilleurs acides gras (plus d’insaturés, notamment oméga-3).
Abats, steak haché, viande à manger crue… Faut-il impérativement les acheter chez un boucher?
« Aujourd’hui, pour des raisons d’hygiène, les abats sont mis en caissettes directement à l’abattoir, répondent nos experts. Ainsi, qu’ils soient vendus en boucherie ou en grandes surfaces, ils viennent le plus souvent de la même filière. » Pour le reste, tout dépend du boucher: s’il s’agit d’un simple détaillant, sa viande sera équivalente à celle d’une grande surface. Certains bons rayons de supermarchés peuvent même être supérieurs. S’il s’agit d’un artisan boucher qui achète sa viande « sur pied », vous serez forcément face à une viande mieux sélectionnée, découpée selon les règles de l’art. Il pourra choisir les morceaux à hacher et préparer des steaks hachés ou des tartares moins gras… sans parler de la traçabilité, infiniment plus précise.

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